La France a une vocation : est-elle fidèle à sa grâce ?

Est-ce que j’aime mon pays ?
Suis-je promoteur des valeurs humaines et chrétiennes liées à la France ?

Marie apparaît à frère Fiacre, à Paris, pour que la France, faute de prétendant au trône, ne sombre pas dans la guerre civile et surtout pour que le Royaume lui soit consacré.

La France a-t-elle une vocation ?  Racines et Ouverture…

Quelques citations

Benoît XVI, Lourdes sept. 2008

« Chers frères et sœurs, sur cette terre de France, la Mère du Seigneur est vénérée en d’innombrables sanctuaires, qui manifestent ainsi la foi transmise de génération en génération. Célébrée en son Assomption, elle est patronne bien-aimée de votre pays. Qu’elle soit toujours honorée avec ferveur dans vos familles, dans vos communautés religieuses et vos paroisses !  »

Pape François, Solennité de l’Assomption, 15 août 2017

« La triste situation de nombreux migrants (…) Un ‘signe des temps’ (…) une grande responsabilité que l’Église entend partager avec tous les croyants (…) : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer (…) La Mère de Dieu a fait elle-même l’expérience de la dureté de l’exil (cf. Mt 2, 13-15) ; confions à sa maternelle intercession les espérances de tous les migrants et réfugiés du monde et les aspirations des communautés qui les accueillent, afin que, selon le plus grand commandement de Dieu, nous apprenions tous à aimer l’autre, l’étranger, comme nous-mêmes » 

Mgr Henri Brincard s’exprimait ainsi en introduction du Colloque  : Pourquoi prier pour la France ? le 13 aout 2013 » 

« La France est un pays menacé par une dissolution interne. Pour qu’un pays vive, prospère et soit actif dans le monde, il faut qu’il ait un projet. Il est nécessaire qu’un consensus en cimente les diverses composantes. Reconnaissons qu’à présent le projet n’est pas clair. Le gouvernement, les médias, l’Éducation nationale ne jouent pas leur rôle quand ils ne s’attaquent pas à ce qui fait la force et la grandeur de la France. Son sens de l’homme, son respect de l’être humain. La France est le pays des droits de l’homme. Certes ! Mais aujourd’hui, de quel homme parle-t-on ? »

L’appel de st Jean-Paul II au Bourget en 1980 :

« l’homme…. l’éloge de l’homme… l’affirmation de l’homme. (…) Que n’ont pas fait les fils et filles de votre nation pour la connaissance de l’homme, pour exprimer l’homme par la formulation de ses droits inaliénables ! On sait la place que l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité tient dans votre culture, dans votre histoire. Au fond ce sont là des idées chrétiennes. Je le dis tout en ayant bien conscience que ceux qui ont formulé ainsi, les premiers, cet idéal ne se référaient pas à l’alliance de l’homme avec la sagesse éternelle. Mais ils voulaient agir pour l’homme (…)
Permettez-moi de vous interroger : France, Fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, Fille de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? ».

Et à Reims en 1996 :

« Ce grand jubilé du baptême doit vous amener à dresser un bilan de l’histoire spirituelle de « l’âme française ».

L’arrivée des migrants et l’appel du Pape François à les accueillir interpelle :

« Toute unité authentique vit de la richesse des diversités qui la composent : comme une famille…. L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle (…) nécessaire pour dialoguer de manière prospective avec les États… » Pape François à Strasbourg en 2014

Pape François le 15 août 2017

« Dieu donne-t-il aux sociétés politiques des caractéristiques propres qui s’inscrivent dans un rôle que Dieu voudrait voir tenir par ces sociétés dans la vie de leurs citoyens et dans la vie internationale ? (…) »

p. de La Soujeole(art. FC).

« Le critère premier d’une possible vocation nationale est donc le service rendu par la culture de cette nation au christianisme. C’est par son ouverture sur l’universel philosophique que cette culture peut servir l’universel chrétien. En d’autres termes, c’est par les éléments de vérité universelle qu’une culture porte qu’elle peut servir l’Évangile. »

« La culture peut, avec le temps, intégrer après discernement ce qui s’est présenté comme une révolution pour en faire, en définitive, une évolution ».

« Intégrer n’est pas une assimilation qui conduit à supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle. Le contact avec l’autre amène plutôt à en découvrir le « secret », à l’ouvrir à lui pour en accueillir les aspects valables. (…) Il s’agit d’un processus de longue haleine qui vise à former des sociétés et des cultures, en les rendant toujours davantage un reflet des dons multiformes de Dieu aux hommes  (…) j’insiste pour favoriser la culture de la rencontre, en multipliant les opportunités d’échange inter-culturel. »

« Ce qui est décisif pour notre religion et son influence sur notre culture, est avant tout la qualité et la profondeur de la vie théologale des chrétiens. Si c’est le cas, alors le cultuel est une expression riche de cette vie et son influence sur la culture est importante. Défendre les éléments chrétiens d’une culture, c’est-à-dire l’intériorité de la vie spirituelle, en mettant le Christ de côté est un non-sens »

Doit-on résister par la force ou par un surcroît de sainteté ?
Mgr Brincard : « La France ‘éducatrice des peuples’. L’affirmer ne doit pas flatter notre orgueil national. C’est plutôt un vigoureux appel lancé à notre pays : non seulement la conversion de chacun favorise l’unité des cœurs mais il faut aussi que la France puise dans une culture imprégnée d’une vision chrétienne de l’homme, obligeant notre pays à faire connaître la vérité de l’homme ».

Homélie de Mgr Xavier Malle, le 15 août 2019 à COTIGNAC pour l’anniversaire des 500 ans des apparitions

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse. »

« Cette louange, la Vierge Marie la chante à l’occasion de sa Visitation à sa cousine Elisabeth, pour l’aider dans sa grossesse tardive. On peut imaginer qu’elle l’ait aussi chantée en montant au Ciel au moment de son Assomption !

Selon le dogme défini par Pie XII en 1950 : « Au terme de sa vie terrestre, l’Immaculée, Mère de Dieu, Marie toujours Vierge a été prise au ciel corps et âme dans la gloire céleste. » Ce privilège de Marie se comprend bien, pour deux raisons :

– Vu du côté de Dieu : Dieu ne pouvait laisser se corrompre ce corps qui avait accueilli son Fils. Comme Elisabeth lui avait dit, remplie d’Esprit Saint : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.»

– Vu du côté de l’homme : c’est le triomphe de la création qui rejoint son créateur, l’accomplissement de la Mission du Christ. Marie dans le mystère de son Assomption est véritablement notre joie, notre paix, notre espérance. Oui, le Ciel nous est ouvert. Marie nous recentre sur l’essentiel ; et vous pouvez l’écrire avec un grand C.

> Donc frères et sœurs, cette fête de l’Assomption est d’abord importante pour comprendre le mystère du Salut, pour nous indiquer le chemin du Ciel. Aujourd’hui, prions pour nous-même, pour que notre désir du Ciel soit plus grand ; prions pour ceux de nos familles qui ne désirent pas le bonheur du Ciel, se contentant de petits plaisirs terrestres. Ste Jeanne de Chantal, que nous avons fêtée le 12 août s’exclamait : « Ah, si le monde connaissait la douceur d’aimer Dieu, il mourrait d’amour ! »

« Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Cet enfant nous fait penser ici à un autre enfant célèbre ! En 1637, Marie apparut à Notre-Dame des Victoires à Paris à un moine augustin, Frère Fiacre, lui donnant mission de dire à la Reine de faire une neuvaine à Notre-Dame de Grâces de Cotignac, pour obtenir la grâce d’enfanter après 23 ans de mariage sans descendance. 

Anne d’Autriche donna naissance à Louis Dieudonné, le futur Louis XIV. En remerciement Louis XIII, personnellement très pieux, fit en février 1638 un vœu de consécration de la France à la Vierge Marie et ordonna qu’elle soit renouvelée chaque année à la fête de l’Assomption. Nous pouvons dire que depuis, l’Assomption est la fête nationale chrétienne de la France ; et nous avons le privilège  de la célébrer en ce lieu de Notre-Dame de Grâces.

> Donc frères et sœurs, cette fête de l’Assomption est aussi importante pour notre pays. Aujourd’hui, prions pour le chef de l’État, pour nos parlementaires et tous nos élus.

« Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs d’un enfantement… Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.»

Bien sûr nous pensons au tragique épisode du massacre des saints Innocents, ordonné par Hérode, pour tuer Jésus. Mais Dieu a protégé son Fils de cette action diabolique. « Elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations ».

Pour parler de l’Assomption, la liturgie nous a offert ce texte grandiose de l’Apocalypse en première lecture ; le signe de la femme revêtue du soleil, qui lutte contre le dragon, protégée par Dieu.

Cotignac est lié à une naissance naturelle tant espérée.

Alors permettez-moi une parenthèse d’actualité, car notre pays a des projets funestes sur la naissance, par l’extension de la PMA aux couples de femmes, par la libéralisation totale de la recherche sur des petits d’hommes que sont les embryons, etc… La loi bioéthique que l’on nous prépare est la victoire absolue du capitalisme le plus effréné concernant l’instrumentalisation et la marchandisation de l’être humain pour gagner des milliards et détruire la vie. Nous avons chacun un devoir impérieux de nous former en ces domaines de la bioéthique, avec des outils comme une étude de fond proposée par l’Épiscopat, intitulée «la dignité de la procréation», avec des livrets pédagogiques proposés par plusieurs associations ; et puis nous aurons comme le disait avec finesse le Cardinal Vingt-Trois il y a quelques années, à nous manifester.

Oh, certes, nous ne nous faisons pas trop d’illusion sur nos différentes actions ; la loi sera sans doute votée, y compris par des députés qui il y a quelques années juraient qu’ils ne le feraient pas ; et ce sera la même chose dans les années à venir pour les mères porteuses, véritable esclavage de femmes pauvres pour « riches people ». D’autant que nous subissons déjà la propagande effrénée en faveur de ce soit disant progrès par la grande majorité des médias, et le dénigrement de ses opposants. Mais frères et sœurs, tout cela n’est pas vain ; et pour 3 raisons :

1. La France est le seul pays où ces lois mortifères ne passent pas sans interrogations et sans débat. Cela nous dit quelque chose de la vocation de la France dans le concert des nations. Elle rappelle ainsi à toute l’humanité ce qu’est l’être humain, la dignité de chacun, et la beauté de la procréation dans la Création. Oui, Laudati si Signore, pour chacun d’entre nous sur cette terre, chacun est voulu et aimé par toi !

2. Seconde raison, comme dit le pape François, «tout est lié» : aujourd’hui monte une vraie conscience de l’écologie humaine, de l’écologie intégrale. La PMA, est-ce écologique ? Tout n’est-il pas lié. Un atelier hier portait comme titre : «Pouvons-nous accueillir les migrants, victimes de la non écologie mondiale ?» Réchauffement climatique, crise migratoire, artificialisation de la procréation ; il n’y a qu’un même enjeu, l’être humain.

3. Troisième raison, nous ne pouvons garder le silence ; le pape François nous montre le chemin, encore récemment concernant le martyr de Monsieur Vincent Lambert. « Si les hommes se taisent, les pierres crieront ». Le plus important est de former les jeunes générations qui auront une conscience aiguë des enjeux de la bioéthique ; et nos actions à venir sont une formation très forte.

> Donc cette fête de l’Assomption est enfin spécialement importante cette année, veille d’un nouveau débat important. Alors aujourd’hui, portons ce grave sujet dans notre prière.

Frères et sœurs, vous l’avez compris, votre présence ici n’est pas fortuite. Elle est importante dans le plan de Dieu. La présence de tant de Chrétiens en ce 15 août dans les sanctuaires mariaux qui quadrillent tout notre pays est importante, à trois titres : comme chrétien pour prier pour le désir du Ciel, comme Français pour prier pour nos dirigeants et en cette année 2019 pour confier à la Reine des Cieux ce combat spirituel de la bioéthique.

Le paradoxe de Marie montée au Ciel qui ne cesse pas de descendre sur Terre, de nous visiter en de si nombreux lieux, nous met dans la confiance. Dieu veille. Amen. »