La France a une vocation : est-elle fidèle à sa grâce ?

Est-ce que j’aime mon pays ?
Suis-je promoteur des valeurs humaines et chrétiennes liées à la France ?

Marie apparaît à frère Fiacre, à Paris, pour que la France, faute de prétendant au trône, ne sombre pas dans la guerre civile et surtout pour que le Royaume lui soit consacré.

La France a-t-elle une vocation ?  Racines et Ouverture…

Quelques citations

Benoît XVI, Lourdes sept. 2008

« Chers frères et sœurs, sur cette terre de France, la Mère du Seigneur est vénérée en d’innombrables sanctuaires, qui manifestent ainsi la foi transmise de génération en génération. Célébrée en son Assomption, elle est patronne bien-aimée de votre pays. Qu’elle soit toujours honorée avec ferveur dans vos familles, dans vos communautés religieuses et vos paroisses !  »

Pape François, Solennité de l’Assomption, 15 août 2017

« La triste situation de nombreux migrants (…) Un ‘signe des temps’ (…) une grande responsabilité que l’Église entend partager avec tous les croyants (…) : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer (…) La Mère de Dieu a fait elle-même l’expérience de la dureté de l’exil (cf. Mt 2, 13-15) ; confions à sa maternelle intercession les espérances de tous les migrants et réfugiés du monde et les aspirations des communautés qui les accueillent, afin que, selon le plus grand commandement de Dieu, nous apprenions tous à aimer l’autre, l’étranger, comme nous-mêmes » 

Mgr Henri Brincard s’exprimait ainsi en introduction du Colloque  : Pourquoi prier pour la France ? le 13 aout 2013 » 

« La France est un pays menacé par une dissolution interne. Pour qu’un pays vive, prospère et soit actif dans le monde, il faut qu’il ait un projet. Il est nécessaire qu’un consensus en cimente les diverses composantes. Reconnaissons qu’à présent le projet n’est pas clair. Le gouvernement, les médias, l’Éducation nationale ne jouent pas leur rôle quand ils ne s’attaquent pas à ce qui fait la force et la grandeur de la France. Son sens de l’homme, son respect de l’être humain. La France est le pays des droits de l’homme. Certes ! Mais aujourd’hui, de quel homme parle-t-on ? »

L’appel de st Jean-Paul II au Bourget en 1980 :

« l’homme…. l’éloge de l’homme… l’affirmation de l’homme. (…) Que n’ont pas fait les fils et filles de votre nation pour la connaissance de l’homme, pour exprimer l’homme par la formulation de ses droits inaliénables ! On sait la place que l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité tient dans votre culture, dans votre histoire. Au fond ce sont là des idées chrétiennes. Je le dis tout en ayant bien conscience que ceux qui ont formulé ainsi, les premiers, cet idéal ne se référaient pas à l’alliance de l’homme avec la sagesse éternelle. Mais ils voulaient agir pour l’homme (…)
Permettez-moi de vous interroger : France, Fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, Fille de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? ».

Et à Reims en 1996 :

« Ce grand jubilé du baptême doit vous amener à dresser un bilan de l’histoire spirituelle de « l’âme française ».

L’arrivée des migrants et l’appel du Pape François à les accueillir interpelle :

« Toute unité authentique vit de la richesse des diversités qui la composent : comme une famille…. L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle (…) nécessaire pour dialoguer de manière prospective avec les États… » Pape François à Strasbourg en 2014

Pape François le 15 août 2017

« Dieu donne-t-il aux sociétés politiques des caractéristiques propres qui s’inscrivent dans un rôle que Dieu voudrait voir tenir par ces sociétés dans la vie de leurs citoyens et dans la vie internationale ? (…) »

p. de La Soujeole(art. FC).

« Le critère premier d’une possible vocation nationale est donc le service rendu par la culture de cette nation au christianisme. C’est par son ouverture sur l’universel philosophique que cette culture peut servir l’universel chrétien. En d’autres termes, c’est par les éléments de vérité universelle qu’une culture porte qu’elle peut servir l’Évangile. »

« La culture peut, avec le temps, intégrer après discernement ce qui s’est présenté comme une révolution pour en faire, en définitive, une évolution ».

« Intégrer n’est pas une assimilation qui conduit à supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle. Le contact avec l’autre amène plutôt à en découvrir le « secret », à l’ouvrir à lui pour en accueillir les aspects valables. (…) Il s’agit d’un processus de longue haleine qui vise à former des sociétés et des cultures, en les rendant toujours davantage un reflet des dons multiformes de Dieu aux hommes  (…) j’insiste pour favoriser la culture de la rencontre, en multipliant les opportunités d’échange inter-culturel. »

« Ce qui est décisif pour notre religion et son influence sur notre culture, est avant tout la qualité et la profondeur de la vie théologale des chrétiens. Si c’est le cas, alors le cultuel est une expression riche de cette vie et son influence sur la culture est importante. Défendre les éléments chrétiens d’une culture, c’est-à-dire l’intériorité de la vie spirituelle, en mettant le Christ de côté est un non-sens »

Doit-on résister par la force ou par un surcroît de sainteté ?
Mgr Brincard : « La France ‘éducatrice des peuples’. L’affirmer ne doit pas flatter notre orgueil national. C’est plutôt un vigoureux appel lancé à notre pays : non seulement la conversion de chacun favorise l’unité des cœurs mais il faut aussi que la France puise dans une culture imprégnée d’une vision chrétienne de l’homme, obligeant notre pays à faire connaître la vérité de l’homme ».

Homélie de Mgr Xavier Malle, le 15 août 2019 à COTIGNAC pour l’anniversaire des 500 ans des apparitions

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse. »

« Cette louange, la Vierge Marie la chante à l’occasion de sa Visitation à sa cousine Elisabeth, pour l’aider dans sa grossesse tardive. On peut imaginer qu’elle l’ait aussi chantée en montant au Ciel au moment de son Assomption !

Selon le dogme défini par Pie XII en 1950 : « Au terme de sa vie terrestre, l’Immaculée, Mère de Dieu, Marie toujours Vierge a été prise au ciel corps et âme dans la gloire céleste. » Ce privilège de Marie se comprend bien, pour deux raisons :

– Vu du côté de Dieu : Dieu ne pouvait laisser se corrompre ce corps qui avait accueilli son Fils. Comme Elisabeth lui avait dit, remplie d’Esprit Saint : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.»

– Vu du côté de l’homme : c’est le triomphe de la création qui rejoint son créateur, l’accomplissement de la Mission du Christ. Marie dans le mystère de son Assomption est véritablement notre joie, notre paix, notre espérance. Oui, le Ciel nous est ouvert. Marie nous recentre sur l’essentiel ; et vous pouvez l’écrire avec un grand C.

> Donc frères et sœurs, cette fête de l’Assomption est d’abord importante pour comprendre le mystère du Salut, pour nous indiquer le chemin du Ciel. Aujourd’hui, prions pour nous-même, pour que notre désir du Ciel soit plus grand ; prions pour ceux de nos familles qui ne désirent pas le bonheur du Ciel, se contentant de petits plaisirs terrestres. Ste Jeanne de Chantal, que nous avons fêtée le 12 août s’exclamait : « Ah, si le monde connaissait la douceur d’aimer Dieu, il mourrait d’amour ! »

« Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Cet enfant nous fait penser ici à un autre enfant célèbre ! En 1637, Marie apparut à Notre-Dame des Victoires à Paris à un moine augustin, Frère Fiacre, lui donnant mission de dire à la Reine de faire une neuvaine à Notre-Dame de Grâces de Cotignac, pour obtenir la grâce d’enfanter après 23 ans de mariage sans descendance. 

Anne d’Autriche donna naissance à Louis Dieudonné, le futur Louis XIV. En remerciement Louis XIII, personnellement très pieux, fit en février 1638 un vœu de consécration de la France à la Vierge Marie et ordonna qu’elle soit renouvelée chaque année à la fête de l’Assomption. Nous pouvons dire que depuis, l’Assomption est la fête nationale chrétienne de la France ; et nous avons le privilège  de la célébrer en ce lieu de Notre-Dame de Grâces.

> Donc frères et sœurs, cette fête de l’Assomption est aussi importante pour notre pays. Aujourd’hui, prions pour le chef de l’État, pour nos parlementaires et tous nos élus.

« Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs d’un enfantement… Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.»

Bien sûr nous pensons au tragique épisode du massacre des saints Innocents, ordonné par Hérode, pour tuer Jésus. Mais Dieu a protégé son Fils de cette action diabolique. « Elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations ».

Pour parler de l’Assomption, la liturgie nous a offert ce texte grandiose de l’Apocalypse en première lecture ; le signe de la femme revêtue du soleil, qui lutte contre le dragon, protégée par Dieu.

Cotignac est lié à une naissance naturelle tant espérée.

Alors permettez-moi une parenthèse d’actualité, car notre pays a des projets funestes sur la naissance, par l’extension de la PMA aux couples de femmes, par la libéralisation totale de la recherche sur des petits d’hommes que sont les embryons, etc… La loi bioéthique que l’on nous prépare est la victoire absolue du capitalisme le plus effréné concernant l’instrumentalisation et la marchandisation de l’être humain pour gagner des milliards et détruire la vie. Nous avons chacun un devoir impérieux de nous former en ces domaines de la bioéthique, avec des outils comme une étude de fond proposée par l’Épiscopat, intitulée «la dignité de la procréation», avec des livrets pédagogiques proposés par plusieurs associations ; et puis nous aurons comme le disait avec finesse le Cardinal Vingt-Trois il y a quelques années, à nous manifester.

Oh, certes, nous ne nous faisons pas trop d’illusion sur nos différentes actions ; la loi sera sans doute votée, y compris par des députés qui il y a quelques années juraient qu’ils ne le feraient pas ; et ce sera la même chose dans les années à venir pour les mères porteuses, véritable esclavage de femmes pauvres pour “riches people”. D’autant que nous subissons déjà la propagande effrénée en faveur de ce soit disant progrès par la grande majorité des médias, et le dénigrement de ses opposants. Mais frères et sœurs, tout cela n’est pas vain ; et pour 3 raisons :

1. La France est le seul pays où ces lois mortifères ne passent pas sans interrogations et sans débat. Cela nous dit quelque chose de la vocation de la France dans le concert des nations. Elle rappelle ainsi à toute l’humanité ce qu’est l’être humain, la dignité de chacun, et la beauté de la procréation dans la Création. Oui, Laudati si Signore, pour chacun d’entre nous sur cette terre, chacun est voulu et aimé par toi !

2. Seconde raison, comme dit le pape François, «tout est lié» : aujourd’hui monte une vraie conscience de l’écologie humaine, de l’écologie intégrale. La PMA, est-ce écologique ? Tout n’est-il pas lié. Un atelier hier portait comme titre : «Pouvons-nous accueillir les migrants, victimes de la non écologie mondiale ?» Réchauffement climatique, crise migratoire, artificialisation de la procréation ; il n’y a qu’un même enjeu, l’être humain.

3. Troisième raison, nous ne pouvons garder le silence ; le pape François nous montre le chemin, encore récemment concernant le martyr de Monsieur Vincent Lambert. « Si les hommes se taisent, les pierres crieront ». Le plus important est de former les jeunes générations qui auront une conscience aiguë des enjeux de la bioéthique ; et nos actions à venir sont une formation très forte.

> Donc cette fête de l’Assomption est enfin spécialement importante cette année, veille d’un nouveau débat important. Alors aujourd’hui, portons ce grave sujet dans notre prière.

Frères et sœurs, vous l’avez compris, votre présence ici n’est pas fortuite. Elle est importante dans le plan de Dieu. La présence de tant de Chrétiens en ce 15 août dans les sanctuaires mariaux qui quadrillent tout notre pays est importante, à trois titres : comme chrétien pour prier pour le désir du Ciel, comme Français pour prier pour nos dirigeants et en cette année 2019 pour confier à la Reine des Cieux ce combat spirituel de la bioéthique.

Le paradoxe de Marie montée au Ciel qui ne cesse pas de descendre sur Terre, de nous visiter en de si nombreux lieux, nous met dans la confiance. Dieu veille. Amen. »

La Sainte Famille : pour l’éclosion de la grâce

Qu’est-ce que je fais pour sanctifier ma vie ordinaire ? Pour défendre la famille ?

La Sainte Famille, c’est trente ans de vie cachée pour nous dire l’importance de la famille et de la sainteté dans la vie ordinaire.
Cotignac, c’est « La Femme »  de l’Apocalypse défendue par saint Michel.

Pour aller plus loin dans la réflexion … quelques citations :

Le bx Ch de Jésus : « Ma vocation, disait-il, est d’imiter le plus parfaitement possible notre Seigneur dans sa vie cachée de Nazareth. (…) Nazareth est partout où l’on travaille avec Jésus, dans l’humilité, la pauvreté et le silence. » 

Saint Jean-Paul II : « La Sainte Famille de Nazareth, est le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes. Regardons cette Famille, unique au monde, elle qui a vécu de façon anonyme et silencieuse dans un petit bourg de Palestine, elle qui a été éprouvée par la pauvreté, par la persécution, par l’exil, elle qui a glorifié Dieu d’une manière incomparablement élevée et pure : elle ne manquera pas d’assister les familles chrétiennes, et même toutes les familles du monde » (Exhortation Familiaris consortio, 22 novembre 1981, n. 86)

Extrait de l’homélie du Pape saint Paul VI à Nazareth le 5 janvier 1964 : l’exemple de Nazareth.

« Nazareth est l’école où l’on commence à comprendre la vie de Jésus : l’école de l’Évangile. Ici, on apprend à regarder, à écouter, à méditer et à pénétrer la signification, si profonde et si mystérieuse, de cette très simple, très humble et très belle manifestation du Fils de Dieu. Peut-être apprend-on même insensiblement à imiter. Ici, on apprend la méthode qui nous permettra de comprendre qui est le Christ. Ici, on découvre le besoin d’observer le cadre de son séjour parmi nous : les lieux, les temps, les coutumes, le langage, les pratiques religieuses, tout ce dont s’est servi Jésus pour se révéler au monde. Ici, tout parle, tout a un sens. Ici, à cette école, on comprend la nécessité d’avoir une discipline spirituelle, si l’on veut suivre l’enseignement de l’Évangile et devenir disciple du Christ. Oh, comme nous voudrions redevenir enfant et nous remettre à cette humble et sublime école de Nazareth, comme nous voudrions, près de Marie, recommencer à acquérir la vraie science de la vie et la sagesse supérieure des vérités divines !

Mais nous ne faisons que passer. Il nous faut laisser ce désir de poursuivre ici l’éducation, jamais achevée, à l’intelligence de l’Évangile. Nous ne partirons pas cependant sans avoir recueilli à la hâte, et comme à la dérobée, quelques brèves leçons de Nazareth.

Une leçon de silence d’abord

Que renaisse en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit, en nous qui sommes assaillis par tant de clameurs, de fracas et de cris dans notre vie moderne, bruyante et hyper sensibilisée. O silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement, l’intériorité, la disposition à écouter les bonnes inspirations et les paroles des vrais maîtres ; enseigne-nous le besoin et la valeur des préparations, de l’étude, de la méditation, de la vie personnelle et intérieure, de la prière que Dieu seul voit dans le secret.

Une leçon de vie familiale

Que Nazareth nous enseigne ce qu’est la famille, sa communion d’amour, son austère et simple beauté, son caractère sacré et inviolable ; apprenons de Nazareth comment la formation qu’on y reçoit est douce et irremplaçable ; apprenons quel est son rôle primordial sur le plan social.

Une leçon de travail

Nazareth, maison du fils du charpentier, c’est ici que nous voudrions comprendre et célébrer la loi sévère et rédemptrice du labeur humain ; ici, rétablir la conscience de la noblesse du travail ; ici, rappeler que le travail ne peut pas avoir une fin en lui-même, mais que sa liberté et sa noblesse lui viennent, en plus de sa valeur économique, des valeurs qui le finalisent ; comme nous voudrions enfin saluer ici tous les travailleurs du monde entier et leur montrer leur grand modèle, leur frère divin, le prophète de toutes leurs justes causes, le Christ notre Seigneur. » 

L’Église, voie ordinaire des grâces : pour la croissance de la grâce

Est-ce que j’aime l’Église avec un regard de foi ?

Dans son message Marie est claire : « Notre-Dame de Grâces » désigne à la fois elle-même et l’église à bâtir, pour nous rappeler que c’est par l’Église en premier lieu que le Christ veut nous donner ses grâces, même s’il y aussi « des voies extraordinaires que Dieu seul connaît ».

« Qu’on y vienne en procession », nous demande Marie : voilà une démarche d’Église, à la suite de celle des Rameaux, instituée par le Christ Lui-même pour annoncer la finalité ultime du Salut : l’entrée des élus dans la Jérusalem céleste.

Une église est faite avant tout pour l’Eucharistie. D’où l’adoration eucharistique, qui, en dehors de la Messe, « prolonge et intensifie ce qui est réalisé durant la Célébration liturgique elle-même. En fait, ce n’est que dans l’adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai ». 

Joseph, gardien de la grâce

Protecteur de la vie de la grâce

Il nous donne une source, symbole de la grâce, à condition de se convertir : à ne pas obstruer celle-ci par un cœur de pierre !

Il apparaît pour rappeler, en pleine crise janséniste, que la grâce chrétienne n’est pas élitiste. Saint Joseph c’est « la sainteté pour tous » !

Ai-je le désir de me convertir et d’être un saint ?

Marie, dispensatrice des grâces

« Notre-Dame de Grâces » signifie que Marie est « comblée de grâce »  et peut donc devenir, à la Croix, médiatrice de toute grâce.  

Est-ce que je demande à Marie les grâces qu’elle veut me donner ?

« Notre Dame de Grâces » signifie que Marie est « comblée de grâce » et peut donc devenir, à la Croix, médiatrice de toute grâce. Saint Bernard sera le premier docteur de l’Église à l’affirmer clairement, d’où son apparition avec Marie. La statue en bois doré du chœur de l’église s’appelle d’ailleurs : Mater divinae graciae.

C’est aussi le sens du tableau, dit miraculeux, où Marie est représentée  « la lune sous les pieds ». Saint Bonaventure affirme en effet : « De même que la lune, placée entre le soleil et la terre, verse sur la terre ce qu’elle reçoit du soleil, ainsi la Vierge royale, placée entre Dieu et les hommes, reçoit les célestes influences de la grâce pour les répandre sur nous qui vivons ici-bas ».

Alors on comprend l’interpellation de Marie : « Venez recevoir les dons que je veux répandre » ! Avec largesse, tel le geste auguste du semeur…

Pour approfondir la question … quelques citations :

Léon XIII – encycl. « Octobri Mense » (22. 09. 1891)

« A l’Annonciation, on attendait le consentement de la Vierge à la place de la nature humaine toute entière, dixit st Thomas d’Aquin (IIIa q. 30, a.1), ce qui permet d’affirmer (…) qu’absolument rien de cet immense trésor de toute grâce apporté par le Seigneur – puisque la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jn 1, 17), rien ne nous est distribué, de par la volonté de Dieu, sinon par Marie. Comme on ne peut arriver au Père que par le Fils, ainsi en quelque façon, on ne peut arriver au Christ que par sa Mère ». FC n°399

Pie X – encycl. « Ad Diem Illum » (2. 02. 1904)

« La conséquence de cette communion de douleur et de sentiments entre Marie et Jésus, c’est que Marie mérita largement de devenir réparatrice de l’humanité déchue et, partant, la dispensatrice de tous les trésors que Jésus nous a acquis (…) Il a été donné à cette auguste Vierge d’être auprès de son Fils unique la très puissante médiatrice et avocate du monde entier. La source est donc le Christ (…) Mais Marie, comme le remarque Saint Bernard, est l’aqueduc ou, si l’on veut, le cou qui relie le corps à la tête et transmet au corps la force et la puissance de la tête. « Elle est le cou de notre chef, grâce auquel sont communiqués à son corps mystique tous les dons spirituels » (Bernardin de Sienne) « Elle a mérité comme grâce dispositive elle est le ministre suprême de la dispensation des grâces ». FC n°405

Pie XII – encycl. « Ineffabilis  Deus » (8. 12. 1854)

« Dieu, dès le commencement et avant tous les siècles, choisit et prépare pour son Fils unique la Mère de laquelle, s’étant incarné, il naîtrait dans la bienheureuse plénitude des temps : il l’aima plus, elle seule, que l’universalité des créatures et d’un tel amour, qu’il mit en elle, d’une manière singulière, ses plus grandes complaisances. C’est pourquoi, puisant dans les trésors de sa divinité, il la comble si merveilleusement, bien plus que tous les esprits angéliques, bien plus que tous les saints, de l’abondance de tous les dons célestes, qu’elle fut toujours complètement exempte de tout péché, et que, toute belle et parfaite, elle apparut dans une plénitude d’innocence et de sainteté qu’on ne peut, hors celle de Dieu, en concevoir une plus grande, et que nulle autre pensée que celle de Dieu même, ne peut mesurer la grandeur » 

« Le canal de cristal très pur, et non la source, de cette grâce divine » 

St Jean-Paul II – encycl. « Redemptoris Mater » n°38, 94, 99

« Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus. (1 Tim 2, 5) 
La médiation de Marie est donc une médiation participée, une médiation dans le Christ. Marie, associée à l’œuvre de la Rédemption, est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère (Lumen Gentium VIII, §41). Elle possède un caractère spécifiquement maternel. Ce secours maternel aide les fidèles à s’attacher plus intimement au Christ Médiateur et Sauveur.
»

St Cyril d’Alexandrie (IVème  s.) s’adressant à la Mère de Dieu :

« Par vous tous les fidèles obtiennent le baptême, des Églises sont fondées dans le monde, les peuples sont amenés à a conversion… » P.G. 77, 992

St Bernard de Clairvaux (1090-1153)

 « Dieu ne veut pas nous accorder un seul bien qui ne passe par les mains de Marie » In Vigil. Nativ. Domini, sermo 3, n°10

« Ma très sainte Dame, Mère de Dieu, pleine de grâce, vous la commune gloire de notre nature, le canal de tous les biens, la reine de toutes choses après la Trinité…. La médiatrice du monde après le Médiateur, vous le pont qui relie la terre au Ciel, la clé qui nous ouvre les portes du paradis, notre avocate, notre médiatrice, voyez notre foi, voyez mes pieux désirs et souvenez-vous de votre miséricorde et de votre puissance. Mère de Celui qui seul est miséricordieux et bon, accueillez mon âme dans ma misère et, par votre médiation, rendez la digne d’être un jour à la droite de votre unique Fils » cité dans P. Regamy : Les plus beaux textes…

« Le filet d’eau céleste descend par un aqueduc qui instille la grâce goutte à goutte dans nos cœurs desséchés. L’aqueduc lui-même est plein, de sorte que tous s’alimentent à sa plénitude, sans la recevoir tout entière. » Sermo de Aquaeductu, n°3

« Par vous, nous avons accès auprès du Fils, ô Trésorière de la grâce et Mère de notre salut, afin que s’étant donné aux hommes par vous, par vous aussi il reçoit tous les hommes ». De adventus Domini, sermo 2, n°5

Commentaire :

Donc médiatrice « dans les deux sens » : pour que les hommes reçoivent d’en haut les grâces et pour qu’ils soient conduits par Marie vers Dieu.

1. Le filet d’eau, par Marie, instille goutte à goutte. Pourtant Jésus parle de « fleuves d’eau vive qui jaillissent » (Jn 4) de son Cœur ; oui mais Marie l’adapte à nous comme un filet d’eau, elle reçoit et redonne goutte à goutte, maternellement.

2. C’est une volonté de Dieu que tous ses biens passent par Marie pour qu’ils soient maternels, féminins et donc complètent la médiation du Christ

3. Par Marie nous avons accès auprès du Fils. Elle est un pont entre nous et Jésus. C’est elle qui nous qui nous introduit, nous présente et, comme trésorière de la grâce, nous donne selon nos besoins, avec sagesse.

St Albert le Grand, op, docteur de l’Église (13ème siècle)

« Marie est cette porte du Ciel d’où procède tout ce qui de grâce, créé ou incréé, est venu dans le monde et doit y venir ». Q. 197

St Bonaventure, fm, docteur de l’Église (13ème siècle)

« Dieu ayant daigné habiter dans le sein de cette bienheureuse Vierge, je ne crains pas d’affirmer qu’elle a dès lors acquis un certain droit sur toutes les grâces, puisque de ce sein très pur, comme d’un océan céleste, sont sortis, avec Jésus, tous les fleuves des dons divins ». Speculum B.M.V. cap III (Conrad de Saxe)

« De même que la lune, placée entre le soleil et la terre, verse sur la terre ce qu’elle reçoit du soleil, ainsi la Vierge royale, placée entre Dieu et les hommes, reçoit les céleste influences de la grâce pour les répandre sur nous qui vivons ici-bas » Spanner, sermo 1 de B.M.V.

St Bernardin de Sienne, fm (14ème siècle)

« A partir du jour où la Vierge Mère conçut le Verbe divin elle acquit comme un droit spécial sur toutes les processions temporelles du Saint Esprit, c’est-à-dire un droit sur tous les dons que l’Esprit-Saint communique aux hommes » Sermo 5 de Nativit. B.M. V cap VIII

« Tous les dons célestes, toutes les vertus et toutes les grâces sont dispensés par les mains de Marie et elle en fait part à qui elle veut, quand elle veut et comme elle veut ». Idem

« Elle est le cou de notre chef (le Christ), grâce auquel sont communiqués à son Corps Mystique tous les dons spirituels » Quadro. Evang. Aeer. Sermo 10, art 3, c 3